A l'occasion du 8 mars, journée internationale de solidarité avec les travailleuses en lutte pour leur dignité, appel à la solidarité avec Eva, harcelée par le management de Zara, à organiser des piquets ou diffusion de tracts devant les magasins Zara
https://cnt-ait.info/2025/03/07/si-ton-vetement
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Le 8 mars, dans le monde entier, est la journée internationale de lutte pour les droits des femmes. C’est avant toute une journée de solidarité avec les femmes qui luttent pour leur dignité, une journée de mobilisation pour porter des revendications pour l’égalité des droits entre les femmes et les hommes.
Cette année, nous voulons mettre en lumière à cette occasion la lutte des femmes qui travaillent pour Inditex, le groupe qui possède les enseignes Zara, Massimo Dutti, Bershka, Oysho, Pull and Bear, Zara Home, Stradivarius, …
Do you wanna talk about fast-fashion ?
La fast fashion, ou mode éphémère, est un segment de l’industrie vestimentaire qui se caractérise par le renouvellement très rapide des vêtements proposés à la vente. Les marques de fast fashion, dont les plus connues sont Zara, H&M, Shein, Primark …, utilisent des méthodes de manipulation mentale (neuromarketing) pour nous pousser à acheter toujours plus en jouant sur la combinaison de prix bas avec des émotions d’urgence grâce à la rareté d’un produit. Leur marketing est relayé par des influenceurs qui créent une soit-disant « relation personnelle » avec le consommateur, pour nous inciter à acheter.
Zara est le leader de la « fast fashion », qui a réalisé en 2023 un chiffre d’affaire de 36 milliards d’€, pour un bénéfice net de plus de 5 milliards.
In fast-fashion, exploitation is just more than a word, it’s the essence
Dans la fast-fashion, l’exploitation est plus qu’un mot, c’est son essence même. Le secret de cette réussite commerciale est de produire toujours plus et à des prix toujours plus bas. Et pour cela, les marques doivent « écraser les coûts de production », c’est-à-dire exploiter au max l’environnement (pollution de l’eau, déchets …) et exploiter au max les travailleuses, car ce sont quasi exclusivement des femmes qui travaillent pour la fast-fashion, que ce soit dans les usines de production, en Asie notamment, ou dans les points de vente.
Si ton vêtement ne coûte pas cher, c’est que ce sont les travailleuses qui en payent le prix
Comme nous l’indique Wikipedia : « Les pays en voie de développement comme le Bangladesh sont pour de nombreuses marques de fast-fashion l’endroit de prédilection pour la confection de leurs vêtements grâce aux ouvrières sous-payés. Les conditions de travail y sont extrêmement mauvaises. Le travail s’effectue dans des ateliers, ou les fenêtres sont obstruées par des draps afin de bloquer la lumière du soleil et d’empêcher les travailleuses de se distraire de leur travail en regardant à l’extérieur. Il n’est pas rare non plus qu’elles aient à utiliser des produits chimiques et ce sans protection ou même qu’on voie travailler des enfants dans les ateliers. »
Solidarity and direct action get the goods! La solidarité et l’action directe payent !
Mais malgré les pressions et même parfois les intimidations, les travailleuses ne se laissent pas faire et se lèvent pour leur dignité ! Au Bangladesh, les ouvrières du textile se mettent régulièrement en grève, et même parfois se révoltent violemment contre leurs patrons, leur arrachant des augmentations de salaires, comme en décembre dernier où l’État et les patrons ont eu peur d’une révolte généralisée et ont passé le salaire de 66 euros à 104 euros mensuels. Mais les ouvrières continuent d se mobiliser car c’est très insuffisant dans un des pays les plus pauvres du monde et où l’inflation est de 11%.
La pression sur les travailleuses s’exerce aussi sur les vendeuses, comme notre amie Eva, du magasin Lefties (Zara) de Badalona. Elle s’occupe seule de ses deux filles, dont l’une est lourdement handicapée. Pour s’occuper d’elle, elle a droit à des horaires aménagés. Mais cela n’arrange pas le patron, qui préfèrerait une employée docile et flexible. Son manager ne cesse donc de la harceler pour la faire craquer et qu’elle démissionne. Mais Eva a décidé de faire face et de se battre pour sa dignité et celle de ses filles. Elle peut compter sur l’aide du réseau de solidarité et de résistance anarchosyndicaliste de la CNT-AIT, qui organise des piquets d’information devant les magasins. La solidarité s’étend, des piquets s’organisent dans d’autres pays comme ici en France, au Canada, etc. … Vous pouvez aussi participer à la campagne de solidarité avec Eva en envoyant des mails aux ressources humaines du groupe (inditexinfo@inditex.com, ameliams@inditex.com) pour dire « Basta de harcèlement d’Eva par le manager du magasin Lefties de Badalona ! Conciliation familiale maintenant ! »
Une attaque contre l’une d’entre nous est une attaque contre nous toutes et tous !
Contre l’exploitation, la solidarité !
CNT-AIT (section en France de l’Association Internationale des Travailleuses et des Travailleurs)
contact@cnt-ait.info
Télécharger l’affiche au format PDF en noir et blanc : https://cnt-ait.info/wp-content/uploads/2025/03/2025-03-08-Zara-affiche-noire-et-blanc.pdf
*Appel à l’action!*
Nous relayons l’appel de nos compagnons en Espagne de la CNT-AIT de Badalona qui sont entrés en conflit avec Inditex (le groupe propriétaire de Zara, Stradivarius, Bershka, …)
https://www.instagram.com/cnt_ait_badalona
Ils refusent la conciliation familiale à une travailleuse issue d’une famille monoparentale et lui imposent en plus des sanctions salariales.
Est-ce cela la justice sociale de Zara et du groupe Inditex ?
La CNT-AIT de Badalona a engagé un conflit avec le groupe Inditex après que notre camarade Eva, affiliée à ce syndicat et employée dans l’un des magasins de la marque Lefties, ait commencé à subir du harcèlement de la part de la responsable du département des Ressources Humaines (RH).
Tout a commencé après la pandémie, lorsqu’elle a dû reprendre son poste. Elle a immédiatement constaté qu’on s’acharnait sur elle, subissant une réduction de son contrat de 40 heures à 36 heures ainsi que la suppression de ses primes, ce qui lui a causé une importante perte de revenus. Par la suite, lors d’une réunion censée résoudre ses problèmes, loin d’obtenir une solution, elle a été sanctionnée d’une suspension de trois jours sans emploi ni salaire.
Actuellement, Eva est sous traitement psychologique. Elle bénéficie d’un arrêt de travail qui risque d’être bientôt révoqué, lui causant ainsi une anxiété supplémentaire à celle déjà diagnostiquée auparavant.
Mère de deux filles, dont l’une est reconnue en situation de handicap, Eva constitue un foyer monoparental. Elle devrait avoir droit à une aide familiale, mais celle-ci lui est toujours refusée. À cette situation s’ajoute le fait que, sa fille aînée atteignant bientôt l’âge de 12 ans, elle perdra le droit à un aménagement d’horaires plus favorables, comme on lui a déjà annoncé. Elle sera contrainte de travailler à des horaires et jours où elle ne pourra pas s’occuper de ses filles comme il se doit, alors même que les recommandations médicales indiquent qu’elle devrait les accompagner à leurs activités, ce qui ne lui sera plus possible.
À la CNT-AIT, nous sommes lassés de voir comment les départements des Ressources Humaines traitent les travailleurs. Créés pour répondre aux besoins des entreprises, ils considèrent les employés comme de simples ressources à exploiter pour maximiser les profits. Pour eux, nous ne sommes pas des personnes, mais de simples moyens au service du rendement économique.
Heureusement, face aux nombreux cas d’abus professionnels, nous avons l’expérience nécessaire pour faire face à leurs responsables. Après l’appel à la solidarité lancé par son syndicat, la militance de la CNT-AIT a pris en main cette affaire comme elle le mérite.
Il est temps d’en finir avec l’hypocrisie d’Inditex, qui se vante d’augmenter ses bénéfices – alors qu’il est probablement le plus grand groupe textile mondial – tout en usant d’une communication médiatique trompeuse pour redorer son image, tandis qu’il favorise l’emploi précaire et utilise le harcèlement au travail comme stratégie.
Le syndicat Unique des Métiers Variés de Badalona CNT-AIT demande le soutien de tous les syndicats affiliés à l’AIT face au conflit ouvert contre Lefties, une marque de ZARA du groupe Inditex.
Nous appelons à l’envoi massif d’e-mails, à la diffusion sur les réseaux sociaux et, si possible, à l’organisation de piquets devant les magasins du groupe INDITEX.
La CNT-AIT lutte toujours pour les droits des travailleuses.
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